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Newsletter n°32 : Lait bio, étiquetage, Fit for a better world

Bonjour,

Alors que l’objectif est de passer à 25% de la SAU européenne en bio, la France voit pourtant déjà arriver les conséquences de politiques non régulées axées sur l’augmentation de la production sans tenir compte des filières ni de la demande, générant déclassement et baisse du prix payé aux éleveurs. La filière lait bio française perd l’équilibre entre offre et demande qu’elle avait jusqu’alors bien géré, parvenant à maintenir un prix stable et rémunérateur, dans le sillage de l’Allemagne et de l’Autriche. Les politiques doivent tenir compte du marché et des débouchés avant de fixer des objectifs en termes de production, et permettre une gestion collective des volumes, sous peine de déstabiliser des filières qui fonctionnent.

Si les Français s’intéressent de plus en plus à leur alimentation et à l’origine des produits et leurs conditions de production, la valse-hésitation de la règlementation sur l’étiquetage des produits transformés leur complique la tâche. La transparence sur l’origine des ingrédients des plats préparés est remise en question suite au recours de Lactalis : un important décret français est tombé, entrainant un retour vers l’époque des lasagnes de cheval, entériné par la nouvelle loi Egalim. En cause : le lien entre origine et propriétés du produit, qui reste à prouver pour se conformer à la règlementation européenne.

La Nouvelle Zélande, régulièrement citée comme un exemple à suivre par la Banque Mondiale et l’OCDE pour sa quasi-absence de soutiens à l’agriculture, voit l’état de son environnement se dégrader depuis plusieurs années. Dépendant de ses exportations agricoles, ce pays voit avec inquiétude se profiler une montée en gamme des standards internationaux accompagnée de l’émergence de nouvelles barrières non-tarifaires, mettant en danger la pérennité de ses débouchés actuels. Cette prise de conscience se traduit par l’annonce d’un grand plan environnemental,« Fit for a better world »,le Green Deal façon Nouvelle-Zélande pour conserver ses marchés, alors que les négociations sont en cours avec l’Union Européenne pour la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange. La Nouvelle-Zélande pourra-t-elle réaliser cette transition sans modifier ses habitudes libérales et son absence de soutien aux producteurs ?

Bonne lecture,                                                                

 

Jacques Carles, Président d’Agriculture Stratégies

Le 20 octobre 2021

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